La Colère

Pour toute la mauvaise presse faite au sujet de la colère, cette émotion est d’une aide inestimable pour comprendre qui nous sommes au plus profond de nous-même.

Les réactions de colère, malgré parfois leur niveau d’agressivité, sont essentiellement des réactions défensives quand quelque chose qui est primordiale pour nous n'a pas été respectée. Ecouter notre colère est donc une opportunité fantastique pour connaître notre moi authentique et ses besoins fondamentaux.

Il faut donc savoir profiter de ces instants qui, chez certains, peuvent être excessivement rares ou habituellement réprimés, et se demander :

- La situation justifie-t-elle ma colère ?

- Ma réaction est-elle disproportionnée par rapport à ce qui s'est passé, ou apparaît-elle comme une réponse précise à un préjudice ou à une violation légitime ?

- Qu'est-ce que ma colère peut me dire sur moi-même plutôt que sur l'autre personne ?

- Quelles vulnérabilités ou blessures passées ont été rouvertes par ce que l'autre personne a dit ou fait ?

- Si je laisse un peu reposer ma colère et si je prends un peu plus de recul sur ce que je ressens, mon émotion subsiste-t-elle ?

- Si j'envisage de ne pas me défendre sur cette question, est-ce que je me fais du mal en réalité sur le court / moyen / long terme?

-Ce dernier point est particulièrement important.

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Winston Churchill recommandait de “Ne jamais faire confiance à un homme qui n’a pas d’ennemis”. Sa logique étant, nous sommes tous amenés à un point de notre vie à défendre ce qui nous est précieux et, ce faisant, à nous faire des ennemis. L’absence d’ennemis pour Churchill, serait donc le symptôme superficiel d’un problème plus grave : une absence de principes ou d’objets chers à la personne, sans lesquels une relation de confiance ne saurait être établie. Cette idée apparaît encore dans le magnifique ouvrage de Khaled Hosseini, Les Cerfs Volants de Kaboul, où en parlant du jeune narrateur, il est noté que :

“Un garçon qui ne se défend pas fera un homme qui ne défendra rien.”

Respecter sa colère, comme pour toute autre émotion, ne veut pas dire forcément l’extérioriser. C’est, en premier lieu, apprendre à l’écouter et comprendre ce qu’elle révèle de nous-même. La colère nous parle de ce qui nous est le plus précieux en cet instant, que cela soit raisonnable ou non.