Transition

Dans un monde qui évolue aussi rapidement que le nôtre actuellement, les transitions se feront de plus en plus fréquentes.
Dans le cas de la transition professionnelle par exemple, selon un rapport ministériel en 2021, les jeunes actifs d'aujourd'hui changeront en moyenne 13 à 15 fois d'emploi au cours de leur vie.

A l'échelle de l'individu, la transition se caractérise par un changement en profondeur des systèmes aussi bien à l'intérieur de la personne qu'à l'extérieur. Une transition réussie va voir le passage d'un régime d'équilibre à un autre. Elle n’est donc pas un simple ajustement mais une reconfiguration fondamentale du fonctionnement et de l’organisation.

Un exemple pour illustrer cela : la transition d'une femme sans enfant au statut de mère. Une vie sans enfant et une vie avec sont deux états d'équilibre, entièrement fonctionnels l'un et l'autre.

Pour effectuer ce passage, il faudra donc chambouler la vie de cette personne à tous les niveaux : de sa consommation personnelle (aliments, alcool, tabac etc.) à son emploi du temps, à son domicile (aménagement d'un espace pour le bébé voire déménagement vers un nouveau quartier)...

La quantité et la magnitude de ces changements font des périodes de transition des moments difficiles à gérer émotionnellement et ont 4 conséquences majeures :

Premièrement, il est impossible de contrôler une transition de A à Z. Si c'était votre objectif, oubliez-le, il n'est pas atteignable.

La deuxième conséquence est directement associée à la première : les périodes de transition sont forcément des moments d’incertitude, de doutes et de questionnement. Et vous savez à quel point votre cerveau déteste l’incertitude. Donc attendez-vous à du stress et de l'anxiété même si vous avez fait le maximum de préparations en amont.

Troisième conséquence : une transition implique tellement de bouleversements dans nos habitudes qu'elle est difficilement réversible. Et cela explique une partie de nos doutes dans ces moments-là, surtout quand notre situation du départ n'était pas mauvaise en soi. Pensez par exemple aux enterrements de vie de garçon avant le mariage. Le nom est très évocateur et traduit bien le deuil d’un régime de vie précédent.

Dernière conséquence de tous ces changements : les coûts ! Que ce soit en temps, en argent ou en énergie, une transition vous demandera énormément d’investissement personnel. Pensez à la chenille qui mange non-stop pendant des mois pour accumuler l'énergie nécessaire à sa métamorphose.

Voici donc les 4 impacts majeurs des transitions sur notre situation personnelle. Et l’on pourrait alors se dire : mais si les transitions sont source de stress, d’incertitudes, d'anxiété et de coûts, pourquoi s'embête-t-on avec ? Parce qu’un changement aussi important a plus de chance de nous rapprocher de notre moi authentique, en accord avec nos valeurs. Je suis persuadée que l’on a toujours le choix, même quand on en n’a pas l’impression.

Un homme pourrait très bien choisir de ne pas être père par exemple et de quitter sa compagne enceinte. Mais peut être que ce comportement va à l'encontre de ses valeurs de responsabilité. Inversement, si son moi authentique est quelqu’un de responsable, la transition vers la vie de père va lui permettre de s’en rapprocher.

Je dis toujours qu'il faut aborder les changements comme des opportunités. C’est encore plus le cas des transitions, parce qu'elles sont des rares opportunités de changement systémiques. Et vous, quelle a été la dernière transition que vous avez connue et comment vous a-t-elle changé ?